Réalisation Sandrine Delrieu 2017 / Image et montage : Cyrielle Faure / Production Théâtre La Cité / Durée : 45 minutes.
Hicham Abdel Gawad est formateur sur le fait religieux et la religion musulmane. Il fait partie d’un réseau de chercheurs et d’enseignants qui utilisent les sciences humaines, l’histoire et l’anthropologie, pour aiguiser notre esprit critique vis à vis de l’Islam, de la production de ses textes, de son histoire… avec discernement et méthodologie. Son livre “Les questions que les jeunes se posent sur l’Islam” est édité par la Boite à Pandore.
Cette vidéo donne des points d’appui pour entrer en dialogue avec les jeunes qui se posent des questions et propose un éclairage du système de pensée salafiste et des manières dont certains discours politiques utilisent les textes religieux.
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Cette vidéo est composée de plusieurs temps :
– 00:50 : JEUNESSE ET QUÊTE.
Son récit personnel de la banlieue parisienne, en passant par une passion pour la religion et le passage par l’univers salafiste. Hicham évoque les discours d’autorité et la pression que ceux-ci exercent sur l’esprit d’un jeune, avec les angoisses qui vont avec (ne pas obéir à Dieu, aller en enfer…). Puis arrivent les forums internet, les échanges de point de vue, les interrogations et le besoin de clarté.
– 12:42 : Avec le départ en Belgique, Hicham reprend des études avec l’étude de l’approche historique et des sciences de la religion.
– 16:42 : EN BELGIQUE.
Devenu professeur, Hicham se retrouve face aux questions que se posent les jeunes. Entre les récits de miracles et leur besoin de logique… Hicham affine sa manière d’inviter les jeunes au discernement entre le factuel et le symbolique, ou entre les processus d’édition des différents textes (Coran, Hadith…).
– 24:00 : Question du public.
Témoignage d’un enseignant à propos des difficultés avec des élèves autour de “sciences et croyances”. « Je crois pas dans la science, tout est dans le Coran ». « La foudre est la colère de Dieu ». Ou le besoin d’un spirituel débarrassé de science. Hicham explore. Les jeunes français ne sont pas habitués à parler de religion à l’école, contrairement aux jeunes Belges. L’enjeu de vérité qui se joue (sciences ou croyances) invite à expliquer aux jeunes comment chaque discipline construit son raisonnement et ses observations. Il évoque l’usage du mot « savant » et « science » pour les salafistes.
– 32:42 : LE SYSTÈME DE PENSÉE SALAFISTE.
Hicham décortique, à partir d’un ouvrage de référence (de Mohammed ben Abdelwahhab 1703 1792), la manière de construire un discours à visée politique qui utilise ensuite des sourates du Coran pour se justifier (preuves). L’apogée, les lois de Dieu et le Djihad. La rhétorique salafiste abuse d’un argument d’autorité qui peut impressionner les jeunes. Hicham restitue l’intention de Abdelwahhad : unifier les tribus d’arabe (au 18ème siècle) et convaincre les gens de prendre les armes avec lui et de rétablir un « vrai islam ». Hicham évoque la période coloniale et la manière dont les textes ont continué à être utilisé pour servir des intentions politiques plus contemporaines.
– 41:17 : Question du public.
Témoignage d’un proviseur à propos de la difficulté de parler de religion à l’école et de l’intérêt de cette analyse. La laïcité à la française est-elle un frein pour dialoguer avec les jeunes ? Hicham rappelle qu’en France, des penseurs ont poussé la réflexion sur la religion en tant qu’activité humaine. Il s’agit de parler de religion autrement, avec l’histoire, la psychologie, la sociologie… et de ne pas la laisser seulement aux théologiens (ou à ceux qui ne font un usage politique).